Le Seigneur est mon Pasteur, je ne manque de rien
Bonjour à tous, mon nom est Caroline, je suis la nièce de sœur Jocelyne, la fille de Monique sa sœur aînée. On m’a interpelée pour témoigner de la messe du 4e anniversaire de son décès.
J’ai accepté avec joie. Ainsi, vous trouverez dans les prochaines lignes, une teinte familiale.
Pour ceux qui n’ont pas connu ni Monique, ni Jocelyne, je vous envoie cette photo qui témoigne de leur complicité du cœur, de l’âme. Elles sont ensemble maintenant, là-haut dans de verts pâturages, discutant enfin à volonté comme je les imagine.
Ma mère est décédée en avril 2018 et tante en novembre 2019. Ces deux femmes douées dans le don de l’amour, l’accueil et la tendresse ont touché beaucoup de gens.
Sœur Jocelyne, comme la plupart l’appellent, se retrouve être ma tante, une tante pas ordinaire. Dès mon jeune âge, elle fut significative dans ma vie. En fait, elle s’est gardée proche de ses 10 neveux et nièces.
Pour ceux qui ne la connaissent pas, je vous glisse quelques mots : elle aimait jouer et adorait l’aventure. Très tôt, j’ai pu jouer et vivre plein d’aventures qui sont gravées dans mon cœur maintenant. Dans ses derniers moments, elle était encore drôle, elle réclamait des morceaux de glace avec joie, et elle les savourait. Ceux qui l’ont connue vont bien nommer ce qui leur reste dans le cœur : un exemple d’accueil inconditionnel, un moment vécu d’écoute profonde, de considération, de réciprocité. Son attitude maternelle et soucieuse nous faisait sentir unique. Elle prenait compte de la souffrance, de notre souffrance si on la partageait moindrement. Le soulagement et la sécurité qu’elle pouvait apporter dans de brefs instants faisaient naître plein d’espoir, de sens. Se sentir aimé(e), gratuitement. Se sentir important, unique, précieux (se). Oui, c’était une bergère. Elle incarnait ses enseignements.
Amoureuse de la nature, elle avait tendance à passer beaucoup de temps dehors. Elle aimait travailler, ramasser du bois, ramasser des feuilles. Elle contemplait la beauté de la nature et s’arrêtait souvent devant les animaux. Je me souviens, une fois à Rome, nous avions mis en priorité dans la journée d’aller nourrir les pigeons. Nous sommes parties en expédition, petit bagage rempli de morceaux de pain. Nous nous sommes assises dans un parc, et avons passé un grand moment. Elle leur parlait, elle disait : ‘’Mais oui, toi aussi tu en veux un?’’
Je comprends vraiment pourquoi elle a été attirée par la communauté des Sœurs de St-François d’Assise : pour vivre son appel qu’elle a eu à 7 ans. Elle a dit oui pour donner sa vie à Jésus. Puis, l’être de saint François et son être ont connecté. L’amour de la nature, des animaux, le respect de la création, l’amour de la prière, l’importance de l’évangélisation, la passion des rassemblements.
En 1985, en se promenant dans la forêt, dans son cœur est monté un fort senti de la soif spirituelle des enfants. Ainsi, avec ses qualités de connexion, elle a invité les enfants des environs pour leur enseigner les attitudes du Bon Berger à travers des histoires de l’Évangile. Oui, elle était vraiment bonne conteuse, elle mettait beaucoup de vie dans les récits. Par-dessus tout, elle incarnait l’amour et la tendresse dans son rôle d’actrice. Quelle magie! L’enseignement descendait droit au cœur. Il est bien certain que les enfants sont revenus une deuxième fois! Et ainsi, vous connaissez la suite.
En grandissant, ma tante est devenue amie. Je vous écris cela avec des larmes. Vous allez comprendre la perte que je vis.
Je suis contente, j’ai pu l’accompagner dans les derniers jours. Mon deuil est grand, surtout qu’il s’accumule sur celui de ma mère décédée 1 an plus tôt.
C’est dans ce contexte que je vous témoigne de la messe d’anniversaire vécue le 4 novembre dernier, à 14 h 00, à l’église de Ste-Pétronille. Vous comprendrez qu’il n’y avait rien au monde pour me faire manquer cela. Après 4 ans, elle me manque de plus en plus.
En avant de l’église, à gauche, il y avait 8 personnes pour faire la musique, des adultes et des jeunes. Audrey-Anne à la flûte traversière, Julianne au piano, Rébecca au violon, Robert à la guitare, Diane, Stéphane et William en assistance vocale et sœur Sara, en voix principale. Ils ont chanté, entre autres, le Seigneur est mon pasteur, je ne manque de rien.
Les entendre était une prière, un privilège, une voie vers le cœur, qui m’a fait verser de chaudes larmes. Je les ai remerciés et leur ai demandé d’enregistrer pour que tous aient accès à ce fruit musical relié aux Brebis de Jésus, à la spiritualité de saint François, à la personne de Jocelyne.
Père Germain, le célébrant, nous a fait partager de vive voix sur elle. Nous pouvions lever la main et dire un mot qui nous faisait penser à elle ou un mot qui la représentait :
Accueil, tendresse, amour, écoute, bonté, prière, sécurité, une mère, douceur, fidélité à l’Esprit, compassion.
Par la suite, nous étions invités à aller au cimetière. Autour de la pierre tombale, nous étions environ 25 réunis. Nous avons fait ensemble la prière des Brebis qu’elle a composée. Nous avons de nouveau nommé le mot qui nous venait au cœur en pensant à elle.
Accueil, tendresse, amour, écoute, bonté, prière, sécurité, une mère, douceur, fidélité à l’Esprit, compassion.
Tout ceci a fait du bien. C’était comme la revoir. Et de connecter avec les gens qui l’ont aimée, ou qui aurait aimé la connaître, était tellement savoureux. Ce fut un riche partage majoritairement en silence dans notre cœur, mais aussi dans l’échange de bons mots, de considération de la peine des autres. Ceci aide au deuil, ceci m’a aidée.
Pour ma part, il est certain que je suis aussi allée visiter ma mère au cimetière, sa pierre tombale est en diagonale à quelques pas de celle de ma tante. Elle est ronde et rose. Et je leur ai parlé aux deux. Je les trouvais chanceuses d’être ensemble pour toujours. Je leur ai souhaité du bon temps, à rire, partager, vivre des aventures maintenant accompagnées parfaitement et concrètement par Jésus, le Bon Berger. Je leur ai demandé d’intercéder pour nous, nos familles, et surtout, pour les enfants du monde y compris celui qui est en nous.
Nous nous sommes retrouvées environ 20 personnes à la maison Emmanuel dans le but de partager un moment autour d’un goûter. Il y avait des tables disposées en carré de sorte que l’on puisse voir chacun. Les échanges se sont poursuivis et on a pu parler encore de ce qui nous habite en lien avec elle ou envers ce qu’apporte l’existence des Brebis de Jésus dans notre vie.
Pour dessert, j’avais préparé quelque chose de spécial. En surprise, j’avais apporté des tartes au coconut : ce dessert favori de ma tante et moi a évoqué de beaux moments partagés ensemble au long de mon vécu avec elle. J’ai pris le temps d’expliquer.
Je crois que tous y ont goûté et ont connecté avec ce moment.
À la toute fin de la soirée, quelqu’un nous a tous invités à aller admirer le coucher de soleil. C’est après avoir admiré les couleurs chaudes du ciel, éclairant la ville au loin, que nous nous sommes dit au revoir.
Au plaisir de vous rencontrer, qui que ce soit qui lit ce témoignage, peut-être au 5e anniversaire. Je serai là. C’est un rendez-vous pour moi, avec son être et son œuvre. Son exemple est un repère fort dans notre société présente.
Le Seigneur est mon Pasteur, je ne manque de rien
Par Caroline Fillion
Merci très chère Caroline pour ce message d’amour vécu en profondeur avec notre chère soeur Jocelyne.
Nous reconnaissons ses traces gravées dans nos coeurs à tout jamais. Comme j’aurais aimé être là en ce jour anniversaire de sa mort!
Le visage rayonnant de soeur Jocelyne continue à faire son chemin de Vie en abondance en moi. Merci Jésus pour tant de grâces reçues de sa part!
Merci Seigneur pour la grâce d’avoir appeller soeur Jocelyne ta Brebis aimante et fidèle à ton coeur de Bon Berger.
Merci d’avoir permis à soeur Jocelyne de transmettre le charisme et la pédagogie des Brebis de Jésus ,source d’amour débordante de ton coeur durant 30 ans de sa vie.
Aujourd’hui la mission continue avec soeur Jocelyne qui intercède dans les verts Pâturages de Dieu Trinitaire et nous recevons le souffle de l’Esprit Saint nous donnant la joie et la force d’amour d’avancer uni à Jésus notre Bon Berger. Soeur Jocelyne demeure la Fondatrice de tendresse et joyeuse qui attire encore les coeurs à s’unir à elle et à la voix de Jésus Bon Berger, une relation vivante ! 🙏♥️🐑🐑🐑🐑🐑🐑🐑🐑
Merci à tous pour cette belle journée dont la mémoire de soeur Jocelyne est empreinte de l’amour de Dieu !