Une vie au service de la Parole de Dieu

Une vie au service
de la Parole de Dieu

Témoignage de sœur Marie Desjardins, s.s.m.n.

Sœur Marie Desjardin, ssmn

Première partie

Une vie de foi

Je suis née dans une famille chrétienne et pratiquante.  Mes parents étaient exceptionnellement généreux, bons cultivateurs, fiers de la terre, signes de la tendresse de Dieu pour chacun de nous. Nous sommes quatre filles et deux garçons. C’est un grand privilège d’être encore tous ensemble, dans nos divers milieux. Je suis l’aînée. C’est à Gatineau (Qc), à la paroisse Sainte-Rose-de-Lima, que j’ai reçu mes sacrements :  le baptême, le premier pardon, la première communion et la confirmation. C’est également là que j’ai fait ma communion solennelle.

Je suis membre de la congrégation des Sœurs de Sainte-Marie de Namur, une communauté religieuse fondée en Belgique, qui s’inspire de spiritualité cistercienne et ignatienne. Notre charisme repose sur les valeurs de simplicité, de joie et de don total de soi. J’ai fait ma formation religieuse à Ottawa, ma première profession religieuse au Canada, en 1959, et ma profession perpétuelle, en République Démocratique du Congo (RDC), à Djuma, en 1965.

Sœur Marie Desjardin, ssmnComme formation professionnelle, j’ai fait des études en piano, harmonie et histoire de la musique et en éducation spécialisée. Je fus pendant une courte période, professeur de piano et, en 1963, je m’envolais pour le Congo. Je fus enseignante dans plusieurs de nos écoles au Congo, Rwanda et Cameroun. J’ai passé la plus grande partie de ma vie missionnaire au Congo en tant que Directrice du Centre Social Kuwakana pour aider les jeunes filles et les garçons défavorisés, non scolarisés, ou avec à peine une 3e année de primaire. Le Centre Social offrait à ces jeunes une formation ménagère pour les filles, menuiserie et maçonnerie pour les garçons; alphabétisation, coupe et couture pour tous, etc. De plus, il abritait l’école maternelle EMY, destinée aux enfants âgés de 3 à 6 ans.

J’ai travaillé en pastorale dans nos écoles, dans l’animation de retraites pour nos étudiantes, avec des groupes de jeunes, des groupes de prière pour adultes, dans la pastorale jeunesse en dehors de l’école.  À travers tout cela, le Seigneur était sur ma route, guidant mes pas pour réaliser son œuvre et tout pour sa plus grande gloire.

Laissez venir à moi…

Lors d’un congé au Canada, j’ai entendu parler du mouvement Les Brebis de Jésus. Sœur Jeanne d’Arc et moi sommes allées à l’Île d’Orléans pour une formation en 1994. Ce fut le coup de foudre!

La Brebis de Jésus tire sa joie de la présence du Berger qui prend soin d’elle, l’appelle par son nom, la conduit dans de verts pâturages, la protège du mal. Sa voix la rassure, l’établit dans la confiance et la sécurité. N’était-ce pas le meilleur moyen de rejoindre nos enfants, nos jeunes, les familles pour leur parler de Dieu, de SA Parole? Jésus lui-même a dit : « Laissez venir à moi les petits enfants. Ne les empêchez pas de venir à moi ». Mon premier contact avec sœur Jocelyne Huot fut lors de notre formation à l’Île d’Orléans pour démarrer le Mouvement dans notre région de Fatundu.

J’ai eu l’heureuse chance de connaître sœur Jocelyne lors de cette rencontre en 1994 et, par la suite, lors des rencontres au Congo, à Bandundu et à Fatundu ainsi qu’à l’occasion de mes congés au Canada. Lorsque j’ai connu le Mouvement, mon but était vraiment de le faire connaître à nos chers enfants du Congo. De 1996 à 2008 à Fatundu (diocèse de Kenge) et de 2008 à 2010 à Djuma (diocèse de Kikwit).

Le Mouvement grandit au Congo

Nous étions dans un milieu éloigné de tout, en brousse plus précisément. Beaucoup de nos jeunes connaissaient peu Jésus, notre Bon Pasteur. Cependant, ils avaient le goût de le connaître, je dirais, ils étaient assoiffés de Sa Parole. Le bon « moyen » était de leur présenter le mouvement Les Brebis de Jésus. Ce qui m’a le plus rejointe, touchée, c’était de voir ces jeunes qui, errant un peu partout comme des brebis perdues, trouvaient dans la connaissance de Jésus, l’essentiel.

J’ai donné une formation à des enseignants du primaire et surtout, du secondaire, afin de les initier au dossier Les préliminaires. Les animations se déroulaient bien. Les enfants étaient actifs et intéressés à mieux connaître le Mouvement et à devenir des petits témoins de la Parole de Dieu dans leur milieu scolaire et familial.

Les enseignants de nos différentes écoles nous avouaient reconnaître les enfants qui étaient Brebis de Jésus à leur comportement à l’école. Ils recherchaient la paix lors d’une dispute ou de paroles méchantes. Ils étaient des petits témoins de la paix et de la réconciliation. Ils étaient ainsi à la maison, avec les parents, sur la route, aux jeux, etc.

De la visite du Canada

Un bon jour, je trouvais que la formation reçue au Canada n’était peut-être pas suffisante pour continuer à animer des groupes. C’est alors que j’eu l’idée de demander à sœur Jocelyne de venir donner une formation au Congo, province de Bandundu, au diocèse de Kenge où Mgr Mudisu était évêque à cette époque.  Dans sa grande générosité, elle a accepté de venir jusqu’à nous.

Quelle ne fut pas notre reconnaissance en l’accueillant dans notre diocèse et plus particulièrement, dans la ville de Bandundu, dans une paroisse où travaillent des prêtres du diocèse de Kenge.  Elle était accompagnée d’un jeune animateur du Mouvement : Jean-François Noël.

Nous étions une bonne quarantaine de participants : prêtres, religieux et religieuses et laïcs, pour une dizaine de jours.  C’est à partir de cette formation que Bandundu ouvre des Bergeries :  Misay, Mbanza-Lute, Bandundu.  Ce fut tout un éveil spirituel pour nos jeunes enfants et jeunes adultes de nos missions de la province de Bandundu.

Certains groupes furent plus actifs les uns que les autres.  Au retour de Bandundu, Sr Jocelyne a donné une formation de 4 jours à Fatundu pour y commencer le groupe de Pastoureaux.

Sœur Marie Desjardin, ssmnSœur Jocelyne et Jean-François ont payé leur voyage de Québec à Kinshasa.  Ils ont apporté tout le matériel nécessaire pour la formation. Trois grosses valises pleines de documents, le surplus a servi pour soutenir le Mouvement. Après avoir frappé à la porte de certains organismes, nous avons ramassé de l’argent pour les déplacements de nos invités, de l’abbé Serge Kibala et de moi-même. Nous avons dû faire le voyage aller et retour par avion de Kinshasa à Bandundu.

Pour le retour vers Fatundu, nous avons loué une Land Rover, et avons voyagé sur une route quasiment impossible ! Cette route est encore assez bonne par rapport à bien d’autres.

Deuxième partie

Mon chemin à la suite du Bon Berger… se poursuit

Lors de mon retour au Canada, en 2010, j’ai eu une invitation à me joindre à des groupes de Brebis de Jésus du diocèse de Gatineau par l’entremise de Madame Claudette Fleury, alors responsable et formatrice du mouvement Les Brebis de Jésus pour les diocèses de Gatineau, d’Ottawa et de Mont-Laurier.

En 2011, sœur Jocelyne est venue pour un ressourcement à Gatineau, au Centre diocésain. Nous étions un bon nombre de bergères et de quelques bergers. C’est alors qu’il y eut un vote pour trouver une nouvelle responsable pour nos trois diocèses d’Ottawa, Gatineau et de Mont-Laurier, le choix tomba sur moi… ce fut une responsabilité pas simple, mais j’ai voulu donner le meilleur de moi-même pour nos jeunes qui avaient soif et faim de cette Parole bienfaisante de Jésus, Bon Berger.

Nous avons privilégié les ressourcements, les formations, les rencontres pour nos Brebis de Jésus, Pastoureaux et Pastourelles, les invitations à des animateurs et animatrices des Camps d’un jour pour les Brebis de Jésus, accompagnés des bergers et bergères.

Nous fêtons la fidélité et l’engagement

Au cours des dernières années et à deux reprises, nous avons distribué des certificats de reconnaissance à des bergers/bergères et à des bénévoles qui ont soutenu le Mouvement durant de nombreuses années. Certaines personnes ne s’étaient pas impliquées dans le Mouvement depuis plusieurs années, mais nous avons voulu souligner leur dévouement passé.

Pour la première distribution de certificats, nous étions accueillis par la Paroisse St -Pierre -Apôtre de Hawkesbury (Ontario) et nous avons répété l’exercice plusieurs années plus tard à la Paroisse Notre-Dame de la Guadeloupe (Gatineau)

Avec des Bénédictions papales pour les personnes qui avaient donné plusieurs années au Mouvement sans oublier les nouveaux venus qui ont reçu une Bénédiction diocésaine. Sœur Jocelyne Huot et Isabelle Pelletier nous ont fait le plaisir d’être présentes.

60 ans d’amour donné au service du Bon Berger

Pour les 60 ans de vie religieuse de sœur Marie Desjardins, Muriel Fauteux et Hélène Chartrand avec l’aide de sœur Rollande Lamoureux ont organisé une fête à la résidence des Sœurs de Buckingham. L’Abbé Rodhain Kasuba a présidé la messe. Y assistaient quelques membres de la famille de sœur Marie, les SSMN et plusieurs bergers/bergères des deux diocèses.

Quelques-unes de nos activités

Pendant 5 ans, nous avions un calendrier à la couleur de notre Mouvement de Gatineau et d’Ottawa. Chaque année, nos jeunes avaient un Camp d’un jour qui demandait beaucoup de préparation, mais j’ai toujours senti que nos bergers et bergères y collaboraient avec une très grande générosité. De nombreux parents accompagnaient leurs enfants et rendaient service de différentes façons.

  • Pèlerinage à la grotte de Notre-Dame de Lourdes à Vanier.
    Nous étions environ 200 Brebis, bergers, bergères et parents, et avons eu le privilège d’avoir la présence de sœur Jocelyne Huot, s.f.a. Ce fut pour nous un vrai cadeau, car nous fêtions le 30e anniversaire de fondation du Mouvement.
  • Cathédrale Saint- Joseph du diocèse de Gatineau.
    Pour l’année de la miséricorde, nous avons franchi la « Porte Sainte ». La cérémonie fut animée par un groupe de jeunes adultes de l’Île d’Orléans de Québec, dont Marie Sayday était l’animatrice principale.
  • Camp Notre-Dame de la Rouge, à Calumet, Province de Québec.
  • Camp d’un jour à la Basilique Notre- Dame d’Ottawa et au musée de l’HISTOIRE CANADIENNE.
  • Ferme Sainte-Famille de Gatineau et lieu de ressourcement et de rencontres.
  • Ferme Dalton, à Gatineau (Maison centenaire de la famille Dalton).
  • Procession dans les rues de Hawkesbury.
    Le groupe des Brebis de Jésus a pris une part très active.
  • Formation de deux jours avec Marguerite Maranda, sœur Marilou Bernier et sœur Sara Brunet au Pavillon des SSMN.
  • Nous étions en train de préparer le 35e anniversaire de fondation du Mouvement. Le tout se serait déroulé à l’école Paul VI et à la Paroisse Saint -Pierre- Apôtre à Hawkesbury.  Hélas, nous avons dû tout laisser tomber à cause de la pandémie.

Et la mission continue

Depuis, Isabelle Pelletier et l’abbé Yves, aumônier du mouvement Les Brebis de Jésus, sont venus pour une visite qui avait pour but de choisir une personne responsable pour les deux diocèses qui sera le lien avec la Maison Emmanuel, pour me remplacer.

Je garde au cœur une ardeur jalouse pour ce si beau mouvement Les Brebis de Jésus. Une fois de plus, j’exprime à sœur Jocelyne une reconnaissance de chaque jour. La présence de Jésus, le Bon Pasteur, à travers sa personne, était tangible et nous révélait sa grandeur d’âme.

Je pense que ce témoignage exprime ce que fut pour moi le mouvement des Brebis de Jésus.  Cette expérience a donné plus d’intensité à ma prière, « car rien n’est plus puissant que la prière ». Une vie de bergère ne se perd jamais.  Même après vingt ans, le goût de la transmission de la Parole de Dieu ne s’éteint jamais au cœur d’une bergère.

Je ne puis que rendre grâce au Bon Berger pour cette grâce.  Je suis remplie de la surabondance de celle-ci. Quel beau clin d’œil du Bon Pasteur que d’avoir eu le privilège d’œuvrer auprès des jeunes et moins jeunes enfants!  Quelle belle opportunité de leur avoir fait goûter cette incroyable annonce joyeuse de l’Évangile! 

« Je suis venu pour que les brebis aient la vie et l’aient en abondance. »
« Je suis le bon pasteur, le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. »
(Jn 10,10-11)

Ainsi, j’ai profité de ce grand privilège de marcher à la suite du Bon Pasteur pour que tous nos jeunes aient la vie en abondance en le découvrant jour après jour, grâce à tant de bergères et bergers, autant en RDC qu’au Canada qui ont été un dynamisme spirituel pour tant et tant de jeunes.

Je ne peux qu’exprimer ma profonde gratitude à sœur Jocelyne pour cette annonce joyeuse de l’Évangile reçue de son l’inspiration.

Aux bergers et bergères, je dis : « Ne craignez pas de vous engager pour nos jeunes.   C’est une grande grâce à ne jamais négliger.  Dieu agit dans et par le cœur de nos enfants. »

Merci sœur Jocelyne!  Tu es passée en faisant le bien et un si grand bien! Voilà ta route parcourue pour le plus grand bien des enfants!

Sœur Marie Desjardins, ssmn

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